En Octobre prochain 3 ans seront passés depuis mon dernier marathon, à Amsterdam.

Dans cet article, je vais vous raconter comment je l’ai vécu tout en essayant d’en décrire les particularités et éventuelles difficultés. Le marathon d’Amsterdam est classé sixième au rang mondial des marathons les plus rapides, ce qui le rend particulièrement agréable à courir. Il est relativement plat sur toute sa distance.

Parcours du marathon d’Amsterdam 2017

Après 3 mois d’entraînement l’heure du départ a enfin sonné. Avec Victor l’un de mes meilleurs amis, nous avons prévu de boucler les 42,195 km en 3h45. Nous sommes au stade Olympique, l’ambiance est à son comble, l’écran géant présentent les champions Kenyan qui partiront en tête et la musique des haut parleurs nous donnent l’impression d’être en boîte de nuit. Nous essayons tant bien que mal de nous placer dans notre sas de départ et je me débarrasse de ma veste polaire près d’un container en espérant la retrouver à mon retour. Évidemment je ne l’ai jamais revu. 

9H30: le départ est lancé, nous démarrons très lentement tellement il y’a de monde, le stade est plein à craquer. Nous sommes obligés de courir au ralenti sur le premier kilomètre. Pas de stress, on se laisse porter et Les premiers kilomètres se passent dans l’enthousiasme et la rigolade. Arrivé au Vondelpark, l’un des espaces verts les plus emblématiques de la ville, la foule de coureur se fluidifie et nous pouvons accélérer progressivement jusqu’à l’allure prévue. J’ai de supers sensations mes jambes vont à merveille et le fait de faire cette course avec un amis est un vrai kiff. En plus le temps est parfait, il fait suber beau et la température est douce, le marathon d’Amsterdam est une vraie balade touristique!  

KM 12 à 27: la balade hollandaise

Autant dire que les 12 premiers kilomètre passent comme une lettre à la poste, l’effervescence du moment contribue à me donner des ailes. Sur ces premiers kilomètre on passe devant le célèbre Amstel Hôtel, la Museumplein et sur la Leidseplein, une place typique plein de charme. 

Au 13 ème kilomètre du marathon d’Amsterdam nous commençons à courir au bord de la rivière Amstel, le paysage est magnifique, nous croisons des moulins à vent Hollandais et les sensations sont toujours bonnes, la balade continue! En revanche l’espace est un peu plus exiguë en bord de rivière, nous nous marchons un petit peu sur les pieds. Il faut gérer son allure tout en slalomant entre les coureurs quitte à sortir du sentier. J’essaye d’éviter cette situation un maximum parce que je sens que mes jambes travaillent beaucoup plus. Il faut que je m’économise.  

24 ème kilomètre, le semi est passé et la balade au bord de la rivière se termine, la transpiration me pique les yeux, et je commence à sentir mes jambes mais ça va, je m’attendais à pire! Nous sommes dans les temps pour boucler en 3h45 mais je me prépare mentalement parce que nous sommes arrivés sur la deuxième partie de la course. C’est mon deuxième marathon, je sais que ça va piquer. 

km 27 à 40: la lente descente aux enfer

A partir du 27, 28 ème kilomètre je commence à avoir du mal à suivre Victor, mes jambes vont bien mais mon rythme cardiaque explose et ma respiration commence à siffloter. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Serait-ce le fameux mur tant redouté par les marathoniens ? si vous avez une idée je suis preneur. 

Une chose est sûr, je suis arrivé au point de bascule, le moment fatidique où le marathon commence réellement. C’est le moment où le mental prend le relais sur le physique, le moment où la tentation de l’abandon s’immisce insidieusement dans mes pensées. Évidemment, il n’en est pas question. Un pied devant l’autre, une bonne dose de patience, et on laisse partir toutes les pensées parasites qui ne servent à rien et ponctionnent mon énergie. Un pied devant l’autre et puis c’est tout. 

Aux alentours du 30 ème kilomètre, je dis à Victor de partir devant car je le ralenti, le pauvre il culpabilise un peu de me laisser. 

Je n’en ai pas réellement conscience à ce moment là mais je n’arriverai pas à tenir l’allure pour terminer en 3H45. Plan B activé, terminer en moins de 4h. 

A partir de 10 km/h mon cœur s’emballe et je n’arrive plus à respirer correctement, je dois me débrouiller pour rester en dessous de cette allure. Dans ma tête je suis Keanu Reeves dans le film Speed, si je passe au dessus des 10km/h je meurs. 

Je cours en fonction du rythme cardiaque que m’indique ma montre pour adapter mon allure et ne pas crever sur place. J’alterne des moments de marche et de course pour faire baisser mon rythme. Le cauchemar à commencé il y’a quelques kilomètres mais je suis résigné à aller jusqu’au bout. Nous sommes revenus par l’est d’Amsterdam et nous courons sur une grande route, il est environ 11 heure et le soleil commence à taper. 

KM 40 à 42,195: élucubration d’un coureur fatigué

J’arrive tant bien que mal au 40 ème kilomètre et je ne sais pas pourquoi mais à ce moment là, je suis persuadé qu’un marathon ne fait que 41, 195 km. Je suis KO et je n’ai plus les idées en place. Donc pour moi il ne me reste plus qu’un kilomètre et quelques à faire pour sortir de l’enfer. Je le parcours au bout du rouleau et je ne manque pas de me prendre une bonne claque au moment où je me rappel qu’en fait c’est 42,195 et pas 41,195. 

Finalement j’arrive dans le stade Olympique, là ou la course commence et se termine, après avoir traversé à nouveau le Vondelpark. J’apperçois la ligne d’arrivée, je ressens un petit rush d’adrénaline, un second souffle qui me donne la force d’accélérer une dernière fois, j’ai les larmes aux yeux mais je suis fier. Aussi une réflexion me traverse rapidement l’esprit: «putain, pourquoi je fais ça déjà?». Je fini par traverser la ligne d’arrivée en 3h59 pour aller me poser en PLS sur un coin d’herbe et reprendre des forces avant de retrouver mes amis.